Depuis lundi, et jusqu’au 27 novembre 2016 se tient la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets. Durant ces 7 jours, de nombreux événements et initiatives sont organisés un peu partout en France pour sensibiliser le plus grand nombre à l’enjeu écologique de réduire ses déchets et limiter le gaspillage. L’occasion pour moi de vous parler de ma démarche Zéro Déchet, et de faire un petit bilan sur ces 3 mois de transition.
Le zéro déchet, c’est quoi d’abord ?
Ceux qui parmi vous me suivent sur Instagram ont pu observer ces derniers temps mon intérêt pour le Zéro Déchet. Loin d’être une tendance, le Zéro Déchet est un véritable mode de vie, qui repose sur des valeurs, une philosophie, et une réelle préoccupation écologique.
Le principe du Zéro Déchet, comme son nom l’indique, consiste à réduire fortement ou de supprimer totalement les déchets que nous produisons au quotidien. Il s’agit d’un processus qui vient bien en amont du recyclage. Parce que recycler c’est bien, mais c’est ce que nous devrions faire en dernier recours.
Je m’explique : un français produit en moyenne à lui seul 390 kg de déchets par an… le problème, c’est qu’aujourd’hui nous n’avons pas encore trouvé de solutions pour faire totalement disparaître de la planète les objets dont on souhaite se débarrasser. Ainsi, dans nos poubelles vertes et jaunes, 30% du contenu sont destinés à l’incinération, 20% seulement au recyclage (cartons, papier, une partie du plastique, verre), et tout le reste finira en décharge ou enfouie dans le sol…(Source : CNIID).
Moi qui ai toujours pensé que j’étais “écolo” car particulièrement attentive au recyclage… je suis tombée de haut ! Bien sûr, recycler est essentiel, mais en imaginant la majorité de nos déchets enfouis dans le sol, on se dit que l’on peut faire plus… tellement plus ! Mais comment se débarrasser des déchets superflus, ceux que l’on ne veut pas mais qui finissent systématiquement dans notre poubelle ? D’après Béa Johnson, conférencière et experte en Zéro Déchet, il suffit de suivre 5 règles d’or dans l’ordre suivant :
- Refuser ce qu’il nous est inutile : sacs en plastiques, échantillons, tracts, publicités, cadeaux publicitaires, etc
- Réduire ce qu’il nous est utile et que nous ne pouvons refuser : la nourriture par exemple, en achetant seulement ce dont nous avons besoin, et si possible en vrac pour éviter les emballages
- Réutiliser ce qu’on ne peut refuser ou réduire : c’est là que l’on remplace un maximum d’objets jetables par leurs semblables lavables : sacs en tissu (les fameux “sacs à vrac”) pour éviter les sacs en plastiques ou papier, serviettes en tissu à la place des serviettes en papier, lingettes lavables pour remplacer les cotons, sacs en tissu et totebag au lieu des sacs en plastiques, etc
- Recycler ce que l’on ne peut refuser, réduire ou réutiliser : vous l’avez compris, il s’agit des papiers, du carton, d’une partie des emballages plastiques, du verre, etc.
- Composter le reste, c’est à dire toutes les matières organiques et / ou naturelles : épluchures, restes de nourriture (hors viande), miettes de pains, cheveux, etc
En suivant ses 5 astuces dans cet ordre, on peut voir la quantité de ses déchets réduire de façon impressionnante, technique prouvée et approuvée par mon copain qui ne descend quasiment plus la poubelle !
Pourquoi passer au zéro déchet ?
Le Zéro Déchet n’est pas une mode, c’est une nécessité pour la survie de notre planète et de l’ensemble des êtres vivants. J’ai eu le déclic lors d’un atelier Zéro Déchet organisé fin août par Yelp et animé par Tiffaine du super blog Tiff in Lyon, où était réuni une bonne 15aine de personnes avides d’en savoir plus sur la démarche. Sans discours moralisateur, Tiffaine nous a expliqué en quoi consistait le Zéro Déchet, et quelles solutions pouvaient être mises en place simplement pour sauter le pas. Avant cet atelier, le Zéro Déchet m’intriguait, mais, je l’avoue, me faisait aussi un peu peur… Peur que cela soit irréalisable, peur que cela soit trop contraignant, et surtout que cela soit une sorte de “privation” quotidienne. Le fait d’avoir pu échanger avec des personnes qui ont adopté ce mode de vie a été un facteur déclencheur, car leurs témoignages ont su casser les craintes et a priori que je pouvais avoir.
L’avantage dans le Zéro Déchet, c’est qu’il y a plusieurs “entrées” possibles, chacun y trouve donc des avantages en fonction de ses préoccupations. Pour ma part, mon choix de passer au Zéro Déchet est né d’une longue année de désillusions vis-à-vis des produits de consommation courante (nourriture, cosmétiques, produits ménagers, etc, toujours plus toxiques les uns que les autres) et de recherches d’alternatives saines, écologiques, et encourageant l’économie locale. Vaste programme me direz-vous… Plus d’une fois je me suis sentie désemparée ou découragée en lisant la composition de mes shampoings, gels douche, dentifrices, biscuits, ou encore après avoir lu ou visionné des articles et reportages sur les “dessous” des grandes marques industrielles, y compris de celles se disant respectueuses de l’environnement.
Heureusement, je n’ai jamais vraiment été accro aux cosmétiques, ni à la mode, et ai toujours été convaincue des bienfaits des produits naturels et / ou artisanaux. J’ai commencé petit à petit à faire mes cosmétiques maison, mes produits ménagers, et n’achetais plus que quelques produits en supermarché, minutieusement sélectionnés, en complément des produits frais que j’achetais sur le marché, à la Ruche qui dit Oui, ou chez les commerçants du coin… J’avais entamé la démarche Zéro Déchet sans m’en rendre compte ! Il m’a donc paru logique d’aller encore plus loin en supprimant la quasi totalité des déchets et emballages qui rentraient chez nous. Mettre un nom à toutes ces préoccupations m’a en quelques sorte soulagé et encouragé à continuer mes efforts… Après tout je n’étais pas la seule à me poser des questions sur mes habitudes de consommation…
Le Zéro Déchet répond ainsi à toutes mes attentes en termes de :
- Environnement : réutiliser au lieu de jeter, acheter sans emballage, c’est jeter moins, mais c’est surtout réduire la production d’emballages ou de produits manufacturés nécessitant du pétrole ou des ressources naturelles pour quelque chose qui finira à la poubelle.
- Santé : acheter des matières premières brutes où des produits transformés dont l’origine, la traçabilité et la composition sont fiables, préparer maison au lieu d’acheter tout prêt, etc.
- Économie locale : acheter local, c’est soutenir les producteurs, agriculteurs et commerçants locaux, mais également réduire les coûts de transport et les émissions de CO2.
- Économie : acheter des produits bruts et / ou en vrac incite à cuisiner ou préparer maison ce dont on a besoin. Cela revient à faire des économies non négligeables car le prix total sera moins élevé que celui d’un produit cuisiné. Par exemple, préparer une quiche en faisant sa pâte à tarte maison reviendra moins cher qu’en acheter une toute faite, ou encore fabriquer son produit nettoyant 100% naturel ne coutera que quelques centimes contre quelques euros pour un produit nocif acheté en magasin.
- Découvertes : adopter le Zéro Déchet, c’est sortir de sa zone de confort. On essaye des alternatives aux choses que l’on connait depuis toujours, on apprend à préparer, concocter, fabriquer son repas, ses produits ménagers ou cosmétiques. Cela nous pousse à bousculer nos habitudes et à repenser une partie de notre mode de vie. On découvre de nouvelles boutiques, rencontre de nouvelles personnes, assiste à des événements, conférences, bref c’est un réel apprentissage et ça fait du bien au coeur et à la tête !
- Épanouissement personnel : Passer au Zéro Déchet, c’est faire preuve d’une certaine ouverture d’esprit, d’une part pour tester de nouvelles alternatives, astuces, produits, solutions, et d’autre part pour expliquer à ses proches, amis, collègues, commerçants le but de sa démarche. Depuis que j’ai commencé cette transition, j’ai reçu des encouragements pour ma détermination, mon engagement, mes objectifs. Mais parfois, j’aperçois un petit sourire moqueur, entends des réflexions négatives ou des critiques qui ne sont fondées que sur des idées reçues et informations fausses… La meilleure réaction est d’informer sans pour autant militer, et de ne pas prendre au premier degré les remarques que l’on peut entendre. Pour la première fois depuis toujours, j’ai vraiment l’impression de faire quelque chose de concret pour l’environnement, de faire ma part comme dirait les Colibris. Toutes ces réflexions quotidiennes, essais, préparations, développent ma créativité et leurs aboutissements sont des petites victoires qui illuminent ma journée ou ma semaine. Cette transition m’a également fait rencontrer de nombreuses personnes, qui comme moi, gardent espoir et croient en un avenir plus vert.
Le Zéro Déchet n’est pas un retour en arrière, mais un pas vers le futur
J’aurai l’occasion de vous parler de nouveau de Zéro Déchet très prochainement, mais pour conclure cet article, on peut dire que contrairement à ce que l’on peut entendre parfois, le Zéro Déchet n’est pas un retour au Moyen Âge. Bien au contraire. Pour moi, consommer raisonnablement et intelligemment, de façon à respecter son corps et sa planète, c’est faire un grand pas en avant. Nous savons combien la situation climatique est devenue critique ces derniers temps, c’est pourquoi il est temps d’agir à notre échelle et de mettre en place des solutions concrètes pour limiter notre impact environnemental.
Passer au Zéro Déchet, c’est être en phase avec notre temps, c’est prendre en main notre avenir.
••• Lire aussi : Un an de vie Zéro Déchet : le bilan •••
Pour aller plus loin :
Bibliothèque
- Zéro Déchet – Béa Johnson – Édition J’ai Lu
- Famille Zéro déchet – Jérémie Pichon – Thierry Souccar Édition
- Demain – Cyril Dion – Éditions Acte Sud
Blogo :
- Famille (Presque) Zéro Déchet
- ConsoGlobe
- Zéro Waste Home
- Association Zéro Waste France
- Association Zéro Déchet Lyon
- Association Anciela
- Association Les Compostiers
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“informer sans pour autant militer” , merci !
La transition est en marche aussi de mon côté, tout doucement… Il faut prendre le temps et c’est peut-être ça le plus compliqué pour ma part dans cette vie si “active” .
Merci pour cet article et pour le reste des posts !
J’adore, j’adhère :)
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